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L'exploitation conchylicole de la rivière de Tréguier (Plouguiel)

Description

Analyse *Les anciens parcs à huîtres de la rivière de Tréguier sont situés en aval du Pont Canada : - Coat Zant Tual - sur l'estran de Trédarzec (parc Brisset) - à la sortie du Guindy, devant le Kastellic - au Carpont - à Krec'h ar Sulhiet - devant le bois de Saint-Yves, près de la maison du passeur. En amont, le parc dit 'Parc Napoléon' était situé après le pont de chemin de fer, balisé par des cailloux. Le soubassement de la cabane de surveillance existe encore, avec un escalier pour descendre à la grève. Pour l'élevage des huîtres de 2 ans, il fallait un terrain avec du sable plus grossier, qui adhère au sol, pour que l'huître ne dérade pas avec les courants. L'envasement progressif du Jaudy et les différentes pollutions ont participé de la baisse de qualité des eaux de l'estuaire et de la production biologique.
Historique *La rivière de Tréguier est au moins depuis le 18ème siècle un centre important de ressources huîtrières, d'abord pour la pêche de ces coquillages et ensuite pour leur cantonnement et leur élevage a partir du 19ème siècle. Le Masson du Parc relève en 1720 le banc d'huîtres plates de Saint-Laurent, dont la pêche est interdite du mois de mai au mois d'août. En 1769, Duhamel du Monceau décrit la pêche au croc à la main et à l'aide d'une petite drague (interdite entre 1er mai et le 1er février). La pêche à pied et en bateau des huîtres, au moyen de petites dragues à poche, est très réglementée (arrêt du Parlement de Bretagne de 1755). Les premières demandes de concessions pour l´établissement des parcs à huîtres, dépôts d'huîtres, 'claires' ou 'réservoirs' dans la rivière de Tréguier sont datées du début du 19ème siècle : une première demande en 1820, la suivante en 1844 et deux autres en 1846. Celles-ci se font croissantes au fil du siècle. Des parcs, sont concédés au sieur Mesvel en 1864 et au sieur Brisset en 1869. En 1872, on signale un marchand d'huîtres sur la rivière, Lucas Fiacre. Un descendant de Brisset avait encore une échoppe ostréicole en bas de la rue Renan à Tréguier, au milieu du 20ème siècle. Les huîtrières naturelles d'huîtres plates sont situées en amont du port de Tréguier (anse de 'Sainte-Anne') et dans l'embouchure de l'estuaire. En 1848, le banc d´huîtres de Tréguier s'étend sur une lieue et demie de la pointe Beg Mez Even à la Roche-Jaune. Des cabanes de surveillance de ces parcs sont construites à la même époque. On peut remarquer les vestiges en pierres de plusieurs de ces constructions sur les deux rives du Jaudy, dont la cabane 'Brisset' et celle du 'Kastellic', gardé par Le Chevanton. Lucas Fiacre, marchand d'huîtres, est cité en 1872 comme concessionnaire d'une cabane en planches sur le Jaudy. En 1929, les bancs d'huîtres en amont du pont Canada sont déclassés sur décision de la Commission d'hygiène. Les huîtres pêchées ne pouvaient être vendues qu'à des parqueurs ayant des établissements reconnus salubres (décret du 23 juillet 1923). Juste avant la seconde guerre mondiale, les premiers ostréiculteurs en provenance du Morbihan, s'installent à la Roche-Jaune : Charles Henri en 1938 (ancien armateur au cabotage), Alphonse et Louis Rouzic, puis leurs descendants et comparses, Jacques Valentin, Moussy, Percevault et Paulic. Les parcs de Charles Henri (non enclos) sont disposés à Beg mélen et aux Turques, au Sud de Bellevue (Kerbors). Les premiers bassins en pierre et en ciment ont été construits en 1947 par un entrepreneur de Perros-Guirec, Giamberini. Les ostréiculteurs s'associent au début des années 1960 aux pêcheurs de la rivière de Tréguier (Arthur Rémond, Yves Montfort) pour pêcher les huîtres sauvages de la rivière et alimenter leurs parcs, situés dans l'estuaire. La pêche se pratique à la rame, à mi-marée. Cette nouvelle économie ostréicole transforme le paysage de l'estran (parc extensif pour le naissain sur 60 ha et élevage sur tables en poches). Il faut néanmoins 4 ans pour vendre l'huître plate. Des ateliers ostréicoles sont construits au port de la Roche-Jaune. Cependant, plusieurs facteurs cumulés, dont la pollution de la rivière par les élevages intensifs, l'envasement lié à l'érosion des sols et un virus (Bonamia) vont freiner puis faire disparaître l'élevage de l'huître plate (1979). Les derniers pêcheurs d'huîtres de la rivière de Tréguier se sont reconvertis dans les années 1970-80 en 'conchyliculteurs' ou en 'aquaculteurs' (élevage de truites de mer). Le groupement de pêcheurs du Jaudy (GPAT) est créé dans les années 1980 par les marins de Plougrescant et de Plouguiel pour organiser localement la profession et gérer au mieux les ressources naturelles. Une concession leur est amodiée dans la rivière, dont Arthur Rémond, marin pêcheur devient le premier gardien. Le GPAT devait par la suite initier les premières cages à saumons au Carpont, avec l'aides fonds compensatoire de la marées noire de 'l'Amoco'. L'ostréiculture continue aujourd'hui à se développer avec l'huître creuse à l'embouchure de l'estuaire, entre la côte, les îles d'Er et Loaven. Le port de La Roche-Jaune est aujourd'hui un petit centre ostréicole familial (entreprise Percevault), complété par l'entreprise de l'ancien moulin Arére (baie de l'Enfer).


Note**Données issues du portail patrimoine.bzh édité par le Service régional de l'Inventaire


Informations

FondsJoseph des Bouillons
ThématiqueLITTORAL
Sujet(s)installation aquicole, bateau, pêcheur, fleuve, homme
Identifiant4J_22127_01_0005


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