Gwyn Meirion-Jones Biographie

Professor Gwyn Meirion-Jones, courte Biographie

Originaire de familles du nord du Pays de Galles, Gwyn Meirion-Jones est un immigrant de la cinquième génération ; ses ancêtres quittèrent le Meirionydd pour Manchester vers 1860. Il a gardé d’étroits contacts familiaux et culturels avec le Pays de Galles. Il a fait ses études au King’s College London, et est initialement diplômé en mathématiques et géographie. Par la suite il a fait une thèse sur l’habitat rural du Hampshire. Après, attiré par la Bretagne, il s’est lancé dans la recherche pour un doctorat, toujours sur l’habitat rural. Ses centres d’intérêts sont pluridisciplinaires – ils vont de l’histoire à l’ethnologie, l’histoire de l’art et l’architecture – et il se considère principalement comme un scientifique de terrain, recensant, mesurant et photographiant l’architecture du nord-ouest de l’Europe, de la France en particulier, depuis le haut Moyen Âge jusqu’au XVIIe siècle. Il a à son actif quelque deux cents publications, dont plusieurs livres, principalement sur l’architecture domestique en France au Moyen Âge et à la Renaissance.

Pendant vingt ans il a été directeur de l'Institut de Géographie de ce qui est maintenant la London Metropolitan University tout en y enseignant, avant de prendre une retraite précoce. Par la suite il a été invité comme Visiting Professor of Archaeology à l'Université de Reading. Il a été Leverhulme Research Fellow, commissaire de la Royal Commission on the Historical Monuments of England et est Fellow de la Society of Antiquaries of London dont il fut brièvement le Directeur. Membre de nombreuses sociétés savantes en France et au Royaume Uni, il est membre correspondant de la Compagnie des Architectes-en-Chef des Monuments historiques, membre correspondant de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, membre honoraire de la Société jersiaise, ainsi que vice-président de l'Ancient Monuments Society. Il a aussi présidé plusieurs sociétés : le Domestic Buildings Research Group (Surrey) - dont il est maintenant président honoraire -, la Section H (Anthropologie et Archéologie) de la British Association for the Advancement of Science, et de la Cambrian Archaeological Association.

Il est à l'origine de l'étude moderne des édifices vernaculaires en France avec sa thèse de doctorat publiée en 1982 à Édimbourg sous le titre The Vernacular Architecture of Brittany. Par la suite, il a entrepris des recherches à long terme sur les manoirs et les châteaux de cette région. Ce projet conçu comme pluridisciplinaire a impliqué de collaborer avec Michael Jones (Nottingham) pour les sources archivistiques et deux dendrochronologistes reconnus, Jon Pilcher (Queen’s University of Belfast), et Martin Bridge (initialement de la London Metropolitan University, ensuite de University College London). Il a initié le recours à la dendrochronologie comme technique fiable de datation des bâtiments historiques dans l'ouest de la France et le long travail qui a suivi a permis la datation de nombreux édifices, datation d'un intérêt considérable pour la compréhension de l'évolution de l'architecture domestique en France. L'ensemble des échantillons des charpentes de chêne recueillis pendant quelque trente ans sont maintenant au Musée de Bretagne (Rennes), disponible pour de futures études et analyses.

Ces travaux ont abouti à une collection de près de 16 000 photographies en couleur récemment données aux Archives départementales d'Ille-et-Vilaine où elles ont été cataloguées et numérisées puis mises en ligne en accès libre. Un nombre similaire de négatifs noir et blanc est aussi destiné à rejoindre cette collection ainsi qu'un grand nombre de tirages. Les archives de Gwyn Meirion-Jones – plans et autres dossiers – sont maintenant aussi conservés aux ADIV ainsi que sa bibliothèque personnelle forte de plusieurs milliers de livres.

Au début des années 1980, G. Meirion-Jones a créé pour un petit nombre de chercheurs franco-britanniques un séminaire annuel sur le terrain ; celui-ci se réunit chaque année dans une région où de nouvelles recherches et découvertes ont été faites par l'un des membres du groupe sur des édifices domestiques historiques. Ces rencontres privées et informelles se poursuivent depuis plus de trente ans et comptent maintenant une quarantaine de chercheurs, principalement français. Les membres de ce groupe ont contribué à la publication de Manorial Domestic Buildings in England and Northern France, Londres (1993), de The seigneurial residence in Western Europe AD c. 800-600, Oxford (2002), et plus récemment de La Demeure seigneuriale dans l’espace Plantagenêt : salles, chambres et tours, publiée en 2013 par les Presses universitaires de Rennes. G. Meirion-Jones est aussi à l'initiative d'un autre livre important sur des maisons urbaines La ville de Cluny et ses maisons, Paris (1997), à la suite d'une invitation de la municipalité à étudier les maisons du XIIe siècle de cette ville ; Cluny en effet est toujours une ville romane qui compte plus d’une centaine de maisons de cette période.

Bien qu’il passe beaucoup de son temps en France, il trouve toujours le temps de se rendre régulièrement au Pays de Galles (nord et sud). Il est aussi un passionné de la pêche à la mouche fouettée dans les « chalk streams » du Hampshire, les lochs et rivières d’Ecosse et les nombreuses rivières et llynau du Pays de Galles. Ses autres centres d’intérêts sont la marche, les bons vins et les cuisines anglaise et française.