Antiquités et objets d'art

Fonds photographique de la conservation des antiquités et objets d’art en Ille-et-Vilaine (CAOA)

Le fonds photographique de la conservation des antiquités et objets d’Ille-et-Vilaine comptait en 2020 plus de 30 000 vues. Ces images documentent 3 204 ensembles mobiliers protégés au titre des monuments historiques auxquels s’ajoutent de nombreuses pièces suffisamment intéressantes du point de vue patrimonial pour être recensées dans la base de données départementale des objets mobiliers.

Cet ensemble documentaire a été constitué à partir de 1908 grâce à la  création des missions des conservateurs des antiquités et objets d’art dans chaque département et à l’occasion des premiers classements d’objets monuments historiques. Il  s’est enrichi, au cours des campagnes de récolement, de protection et de restauration des objets, de milliers d’images prises sur divers supports photographiques.

Le risque élevé de dégradation de certains supports, comme les diapositives sur film couleur depuis les années 1960-70, nous a amené à entreprendre leur numérisation pour en faciliter également leur lecture.

 

Coup d’oeil sur les verrières et les retables des églises d’Ille-et-Vilaine

Une grande part de ce fonds photographique porte sur le patrimoine mobilier des églises.

Pour la fin du XVe siècle jusque dans la seconde moitié du XVIe siècle, l’art du vitrail demeure très présent dans les églises du département. Les grandes maitresses-vitres dédiées à La Passion à La Baussaine, Saint-Gondran, Saint-Symphorien ou celle dédiée à l’Arbre de Jessé dans l’église de Moulins méritent d’être mieux connues. À découvrir également dans l’église Saint-Ouen-des-Iffs  le plus important ensemble de vitraux de la Renaissance en Ille-et-Vilaine : neuf verrières, dont sept sont datées entre 1530 et 1545.

Le vaste contexte de reconstruction des églises d’Ille-et-Vilaine pendant la seconde moitié du XIXe siècle a aussi été très bénéfique à l’art du vitrail. Les noms de grands maitres-verriers d’ateliers parisiens (G.C. Lavergne) ou lorrains (Ch. Champigneulle) côtoient les créations de bons ateliers locaux (Chauvel à Vitré, Lecomte et Colin puis E. Rault à Rennes).

Afin de les préserver d’éventuelles destructions, de nombreuses verrières ont pu être classées comme des ensembles mobiliers. Aujourd’hui la réglementation sur le patrimoine les recense comme des éléments immeubles constitutifs de l’architecture. Il en est de même pour les retables. Il convient de distinguer les retables architecturés, maçonnés en pierre et marbre, dans le chœur ou dans les bras du transept (qui sont immeubles), de ceux, plus modestes, en bois, installés pour la dévotion des fidèles et dont les formes se sont adaptées aux transformations de la liturgie.

On retiendra pour l’Ille-et-Vilaine également deux grandes périodes de création des retables. Le XVIIe siècle, dans le contexte de la réforme catholique, durant lequel les églises se parent de ces monumentaux retables architecturés que l’on qualifie de retables « lavallois » et qui ont surtout été implantés dans l’est du département. Parmi les figures importantes d’architectes-retabliers de cette période, on retiendra les noms de Gilles Corbineau et de Jean Martinet.
Le XIXe siècle a puisé largement dans les siècles précédents pour réinterpréter les formes autour d’ensembles mobiliers homogènes (retables, chaire à prêcher, stalles). Ces ensembles se déclinent dans les styles néo-classique (à Saint-Ganton, aux Brûlais), romano-byzantin (à Liffré, Val-d’Izé, Saint-Martin de Vitré), néo-gothique (à la Dominelais, Bazouges-La-Pérouse, Etrelles).