Proche de ce lieu
Ville : Tréguier
Adresse : place du Martray
Code insee : 22362
Tombeau de saint Yves (Tréguier)
Description
Historique * | Yves Hélory de Kermartin est né en 1253 au manoir de Kermartin, à Minihy, près de Tréguier. Après de brillantes études qui le mènent à Paris et Orléans, il devient prêtre et « conseiller juridique ». Yves Hélory est nommé vicaire judiciaire (official) par l'évêque Alain de Bruc en 1284 : c’est-à-dire « juge ecclésiastique » du diocèse de Tréguier. Toute sa vie, il se consacra à la justice et aux pauvres (Yves Hélory prêche en latin et en breton). A la fin de sa vie, Yves Hélory se livrait à une forme de « contemplation », il est décédé le 19 mai 1303 à Minihy. La cérémonie a lieu à la cathédrale Saint-Tugdual de Tréguier. Yves Hélory est canonisé le 19 mai 1347 par le pape Clément VI après un procès débuté en 1330 (enquête de canonisation du 28 juin au 4 août). Le 29 mai 1347 est réalisé la levée du corps du saint : sa tête – le chef - est placée dans un reliquaire et le reste des reliques mises à l’abri. Saint Yves est le saint patron des professions de justice et de droit, notamment celle d’avocat. Il est représenté avec une bourse dans une main et un parchemin dans l'autre, qui rappelle sa charge de juge ecclésiastique. Fait prisonnier pendant cinq mois en 1420 par les Penthièvre, le duc Jean V de Bretagne (1389-1442) avait fait le vœu, s’il était libéré, d’offrir à saint Yves et à l’église cathédrale de Tréguier un tombeau en donnant son poids en argent. Fondée en l’honneur de saint Yves le 7 octobre 1420, la chapelle du Duc ou « chapelle saint-Yves » accueille le tombeau contenant les reliques du saint. Albert Le Grand le décrit en 1637 dans la Vie des saints de la Bretagne Armorique comme un « beau vase de pierre blanche, très artistiquement élaboré, dans lequel est le corps du saint, par-dessus un dôme de même estoffe, d’une exquise architecture ». Pour Guy Alexis Lobineau (1725), moine bénédictin et historien, il s’agit d’un « ouvrage… délicat, quoique d’un goût bizarre, gothique ». Les parois du tombeau représentaient les bas-reliefs les victoires de Jean IV contre Charles de Blois.Le premier tombeau de Saint-Yves a été détruit par le bataillon d’Étampes en mai 1794 lors du saccage de la cathédrale de Tréguier. Dès 1793, les reliques de saint Yves avaient été enfouies pour les soustraire aux vandales révolutionnaires. Le chef de saint Yves (avec le bras de saint Tugdual) avait déjà échappé - quasi miraculeusement - à l’incendie de la sacristie dans la nuit du 5 au 6 septembre 1632. Les précieuses reliques sont authentifiées le 28 avril 1801 par le chanoine Garat de Saint-Priest, vicaire général puis placées en 1820 dans une châsse offerte par monseigneur de Quélen. Le projet de réédification du tombeau de saint Yves est lancé par monseigneur Bouché, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier qui propose lors du grand pardon du 19 mai 1883 une souscription pour une « œuvre de religion, de patriotisme et de réparation ». En 1885, l’historien Arthur de La Borderie publie une brochure de 32 pages intitulée : « Rétablissement du tombeau de saint Yves. Projet de note pour les artistes bretons ». L’historien de la Bretagne argumente en faveur d’une reconstitution du monument tel qu’il existait avant la Révolution : « son premier mérite doit être la vérité et la fidélité historique. Donc rechercher, reproduire exactement dans cette effigie le costume vrai de saint Yves […] ». Dans la foulée, un comité est mis en place pour encadrer la reconstitution du tombeau. Des fouilles sont réalisées dans l’église cathédrale afin de retrouver l’emplacement du premier tombeau de saint Yves. Désiré Devrez en tant qu’architecte de la cathédrale de Tréguier et délégué du Ministère des Beaux-Arts est logiquement chargé de l’exécution du monument.« Le tombeau sera en pierre blanche. Il sera orné de bas-reliefs représentant non plus les victoires de Jean IV, qui seraient aujourd’hui des hors-d’œuvre, mais les événements les plus importants de la vie du bienheureux. La statue du saint sera représentée couchée, conformément aux prescriptions architecturales concernant les monuments funèbres. Le tombeau sera surmonté d’un dôme richement ouvragé et soutenu par d’élégantes colonnettes, et il est à désirer que la matière de ces colonnettes soit le granit breton, dont notre pays possède de si belles variétés, et qui est souvent plus précieux que le marbre. Enfin, devant le tombeau sera placée une châsse ou un édicule en cristal contenant une partie des reliques du saint, que les fidèles pourront ainsi voir et vénérer à toute heure du jour. Mais cette relique inestimable du chef du bienheureux demeurera, comme par le passé, dans le trésor de la cathédrale et ne sera exposée que dans les jours très solennels, suivant l’antique usage (extrait de la « Semaine religieuse du diocèse de Saint-Brieuc », 24 mai 1883). » Monseigneur Bouché propose d’intégrer au monument les statues de douze saints bretons : les fondateurs des neuf évêchés de Bretagne (saint Samson, saint Maclou ou Malo, saint Brieuc, saint Tugdual, saint Pol Aurélien, saint Corentin, saint Patern, saint Clair de Nantes et saint Melaine), saint Judicaël, sainte Pompée (mère de saint Tugdual, dont le |
Note** | Données issues du portail patrimoine.bzh édité par le Service régional de l'Inventaire |
Informations
Fonds | Joseph des Bouillons |
Sujet(s) | tombeau |
Identifiant | 4J_22362_01_0003 |
Matériaux | pierre en couverture |
Matériaux des murs | calcaire, pierre de taille, marbre, kersantite, pierre de taille, microdiorite quartzique, pierre de taille |